Métamorphe

C'etait comme un roc, ou comme un champigon, ou comme une envolée de glace, ou comme une méduse géante...tout cela à la fois sans doute et autre chose aussi que l'oeil humain ne pouvait préciser dans un premier regard, tant l'etrangeté de cette présence était manifeste.

La suprême-énergie-créatrice surgissait des flots comme un îlot tout en hauteur, un pain de sucre planté un peu de biais dans la prairie glauque et mouvementée de l'océan excentrique. Un tumulus découpé, crénelé, modelé en mille et mille echappées (animales ?, végétales ?, minérales ?) ondulantes (bras?, tentacules ? , lierre ?), qui se soulevaient, se détachaient de la masse principale pour fouetter lentement l'air avant de retomber et de se soulever encore, dans un grouillement incessant. La montagne vivante ne semblait pas posséder de couleur propre, et sa substance nacrée, translucide, refletait en les concentrant toutes les nuances du ciel, de la mer, du soleil.

les hommes-machines contre Gandahar, Jean-pierre andrevon, pp 117-118