Les Maîtres du temps
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Année : 1982 Réalisation : René Laloux

Dessin: Moëbius

Scénario et adaptation : René Laloux et Moëbius d'après l'orphelin de Perdide de Stephan Wul

Producteurs exécutifs : Michel Gillet, Miklos Salusinszky Montage image-son : Dominique Boischot Chefs Animateurs : Tontalm Banki, Oszkar Hernabi, Ivan Jenkovszky, Istvan Kovacs, Zoltan Maros, Gabor Pichler. Voix francaises : Jean Valmont (Jaffar), Michel Elias (Silbad), Frédérix legros (Piel), Yves Marie (Matton), Monique Thierry (Belle), Patrick Baudin (Jad) et Pierre Tourneur (Yula).

Musique et paysage sonore : Pierre Tardy et Christian Zanesi Durée : 79 min Distributeur : Fil à Film

Synopsis:

Sur la planète Perdide, monde inhospitalier perdu aux confins de l'univers , un couple de colons est tué par de terribles prédateurs, les Frelons, calamité saisonnière de créatures friandes de cerveaux de mammifères... Le petit Piel réussi à s'enfuir avec pour tout compagnon Mike, le micro de son père. C'est alors que Jafar, reçoit le s.o.s du père de Piel et entreprend de le sauver...

 


Critique:

Les maîtres du temps est un conte, un conte moderne dans la tradition du Space-opera, un des rares dessins animé du genre d'ailleurs. Tout y est, le petit Piel perdu sans ses parents, les aristocrates, le décadent et la belle princesse, les pirates... mais tout y actualisé, non pas seulement en termes de science fiction, mais par rapport à notre sensibilité, conte moderne qui parle aux enfants mais aussi aux adultes...

Ici les ogres sont d'horribles frelons qui se nourrissent du cerveaux des mammifères....le vieil homme un alcoolique rédhibitoire et les sorcières , ces petits gnomes volants, "sentent" les pensées comme si il s'agissaient d'odeurs... tous ces éléments de conte moderne parlent aux adultes sous forme de métaphore, comme dans "Kirikou" d'Ocelot... et impressionneront à des grades divers les enfants.

Quand au dénouement, c'est une véritable chute onirique donnant un relecture dramatique à l'ensemble de l'histoire..

Ici encore, on trouve les éléments récurrents aux dessins animés de Laloux: le monde de Perdide, renforcés par la ligne claire de Moebius qui accentue encore la sensation d'écrasement, de solitude et d'étrangeté des paysages extra-terrestre. l'enfant qui a remplacé les hommes sauvages, c'est le spectateur, interdit devant ces immensités fascinantes...

Mais un thème commun à Gandahar tient ici une grande importance et rehausse le ton surréaliste du récit. La capture sur la planète gamma 10 par des hommes ailés sans-visage et une métaphore évidente du totalitarisme... mais cette peur de la différenciation, ne s'adresse-t-elle pas aussi aux producteurs autant qu'au public? le dessin animé ( encore plus que le cinéma car nécessitant des investissements importants... pour une rentabilité inconnue) peine à s'émanciper des formes infantiles ou stéréotypes auxquels Disney a habitué le public... en 1982, le paradoxe d'une mondialisation qui renforce l'homogénéité, voire la médiocrité de tous les moyens d'expressions, n'était encore que de la science fiction.

D'ailleurs le prochain film ne se fera que bien plus tard, avec des difficultés redoublées...

 

Personnages
Créatures
Flore
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