La
Planète sauvage
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fiche technique Titre original La Planète Sauvage Fantastic Planet Réalisation René LALOUX Scénario René LALOUX Roland TOPOR d'après le roman Oms en série de Stefan WUL Producteurs délégués Simon DAMIANI André VALIO-CAVAGLIONE Direction de production VACLAV STRNAD Dessins originaux Roland TOPOR Graphisme personnages Josef KABRT Graphisme décors Josef VANA Direction de l'animation Jindrich BARTA Zdena BARTOVA Bohumil SEDJA Zdenek SOB Karel STREBI Jiri VOKOUM Animation Jindriska BEBEROVA Nadazda SVORAKOVA Zuzana JUPOVA Eva KRETZEROVAI Katerina NOVAKOVA Alena WELLNEROVA Helena HORALKOVA Prises de vue Lubomir REJTHAR Boris BAROMYKIN Musique Alain GORAGUER (éditions musicales Claude Pascal) Paysages sonores Jean GUERIN (synthétiseur E.M.S.) Bruitage Robert POURET Collaboration à la post-synchronisation Hélène TOSSY Montage Hélène ARNAL Marta LATOLOVA Son Jean CARRERE René RENAULT Mixage Paul BERTAULT Studio d'animation Studio Jiri Trnka (Kratky Film), Prague Production Films Armorial Service de la Recherche ORTF Ceskoslovensky Filmexport FRANCE Distribution Argos Films Durée 72 minutes |
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Synopsis: sur Ygam, le monde des draags, les humains ne sont que des Oms sauvages ou domestiques. Terr, l'un de ces derniers ces derniers, élevés chez les draags, mènera la défense, puis la révolte des Oms sauvages menacés d'extermination.... Critique: La planète sauvage. Ces mots s'affichent sur l'écran noir du générique. L'image usée par 25 ans de visionnage balbutie un peu, donnant à la pellicule un aspect organique. Puis la mélopée commence... La planète sauvage est un météore de l'histoire du cinéma... peu de films d'animation conquièrent les critiques et encore moins le public "adulte"... et c'est certainement le film d'animation qui a été le plus primé, du festival de Cannes à celui de Téhéran! Coproduction franco-tchèque et premier long métrage d'un René Laloux inconnu, ce film marque pourtant une date clef du cinéma d'animation. Son esthétique "psyché" marqué par les années 60-70 n'a pourtant pas vieilli, bien au contraire, car rien ne sacrifiait aux modes du moment, aux conventions du genre. L'histoire est somme toute à remettre dans la lignée des contes philosophiques. D'ailleurs René Laloux et Roland Topor voulaient initialement adapter Rabelais, et ils se sont reportés sur un roman de Stefan Wul pour son cote Swiftien. Une histoire étrange, forte mais codée, avec à la clef une réflexion plus qu'un message....ce qui était somme toute risqué dans un studio de production Tchèque à l'époque de la guerre froide (la production commence peu après le printemps de Prague). On peut ainsi y voir une métaphore de la domination soviétique sur les républiques de l'est...(ce qu'on failli faire les censeurs).
Graphiquement, l'univers de Roland Topor est inimitable et illustre le roman de Stefan Wul à Merveille en même temps qu'il le transcende: ces créatures nous renvoient à un graphisme presque médiéval... les créatures qui peuplent ce monde, pour étrangères ou monstrueuses qu'elles soient nous sont familières, aperçues quelquefois au frontispice de vieilles églises, leurs ailes membraneuses figées... Et ici elles s'animent dans le monde qui est le leur, et les intrus ce sont nous, les Oms, vermine grouillante pour les maîtres des lieux... la scène de la "Désomisation" évoque encore, par un doublon surréaliste, une période tragique de l'histoire récente, un paroxysme de l'inhumanité. Ce film nous parle de bien des façons... et comme tous les films de René Laloux il contient aussi un thème central, récurrent, celui d'une civilisation qui génère en sons sein sa propre destruction... les hommes sauvages menacent de détruire l'ordre social et jusqu'à la race des Draags qui avaient gravement sous-estimé l'humanité en terme de "nuisance" mineure, puis persistent dans l'erreur en voulant l'éradiquer... Ce qui causera presque leur fin. Dans Gandahar, une société tout aussi hydilique est apparemment parfaite est menacée... par son propre passé. La suffisance, l'amnésie, la sclérose ou la routine menacent dans tous les cas ces sociétés face à un péril "imprévisible"...quand-est il de la nôtre? Sauront nous reconnaître à temps nos propres Oms sauvages, notre propre métamorphe ... |
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